Diversification alimentaire
Alimentation bébé

L’ESPGHAN ou Société Européenne de Gastro-entérologie, Hépatologie et Nutrition Pédiatrique est le référent européen en matière d’alimentation de l’enfance. Elle émet différents avis et recommandations sur la base de l’état de l’art à un temps T [en vérité l’état de la science puisqu’il s’agit de faire le point sur les dernières études scientifiques publiées]. Et justement, l’état de l’art en matière de diversification alimentaire avait pas mal bougé ces dernières années d’où la publication de cette mise à jour en janvier dernier.
Voici en synthèse les différentes recommandations :
L’allaitement exclusif est recommandé jusque la fin du 4ième mois. Dans l’idéal, il devrait être maintenu en exclusif ou en pré-dominant jusque la fin du 6ième mois.
Le bon moment pour diversifier bébé? entre le début du 5ième mois (4 mois révolus) et la fin du 6ième mois. Avant les fonctions digestives et rénales de bébé ne sont pas suffisamment matures et le risque d’allergie serait augmenté.
Bébé doit se voir proposer une alimentation variée incluant différentes saveurs et textures, y compris les saveurs amères.
Le lait de vache ne doit pas être utilisé comme boisson principale jusqu’à l’âge de 12 mois. Pourquoi? Principalement car il apporte des protéines et de l’énergie en excès. Par ailleurs, c’est une mauvaise source de fer. Il peut néanmoins être utilisé en petite quantité dans les purées et les préparations. [ NB : on parle bien ici de lait de vache et non pas de lait infantile dont la composition est adaptée aux besoins de bébé. A noter toutefois que l’eau reste LA valeur sûre en terme d’hydratation]
Les allergènes doivent être introduits pendant la période de diversification alimentaire, à tout moment, après 4 mois. D’ailleurs dans le cas d’enfants à fort risque d’allergie à l’arachide (antécédents), il est recommandé d’introduire celle-ci entre la fin du 4ième mois et le 11ième mois, sous surveillance médicale bien entendu.
Le gluten doit être introduit entre 4 mois (révolus) et 12 mois. Néanmoins il est recommandé d’éviter une consommation excessive de gluten dans les semaines suivant l’introduction mais également tout au long de la petite enfance. [Malheureusement la définition de consommation excessive n’a pas été précisée, donc noter juste de faire attention au « boullotage » de pain, pâtes, biscuits…]
Tous les enfants devraient recevoir une complémentation en fer que ce soit par le biais de l’introduction de viande ou l’utilisation d’aliments enrichis.
Le sucre et le sel ne doivent pas être ajoutés aux préparations de bébé. Les jus de fruits et autres boissons sucrées devraient être évitées.
Une alimentation végétarienne de bébé est possible mais uniquement sous supervision médicale ou diététique de manière à pouvoir s’assurer que l’enfant bénéficie d’un apport suffisant en vitamine B12, D, fer, zinc, vitamine B9, acides gras omégas 3, protéines et calcium. Mais également en énergie*.
Les aliments offerts à bébé doivent avoir une texture et une consistance appropriée aux différents stades de son développement. L’utilisation prolongée des purées doit être découragée et l’enfant doit être capable de manger des textures grumeleuses dès 8-10 mois. A 12 mois, bébé doit pouvoir boire dans une tasse ou une tasse à bec plutôt qu’au biberon.
Nous parents et professionnels de la petite enfance, sommes encouragés à adopter une attitude de réponse à la faim mais également à la satiété de l’enfant. Nous sommes également fortement encouragés à éviter l’usage de la nourriture comme source de confort ou récompense.
La publication met également en lumière différentes questions encore en suspens, ce qui nous montre bien que nous sommes encore loin de tout comprendre en matière d’alimentation infantile.
J’espère que cette petite synthèse vous aidera à vous sentir encore plus à l’aise devant l’assiette de bébé. Et je reste comme toujours à votre disposition en cas de questions
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Source : ESPGHAN – Complementary feeding : a position paper by the European Society for Paediatrics Gastroenterology, Hepatology, and Nutrition (ESPGHAN) Committee on Nutrition. Fewtrell at al. JPGN. Volume 64, N°1, janvier 2017

  • Amis végétariens, ne pas hésiter à vous faire suivre par votre médecin traitant, votre pédiatre ou une diététicienne, même s’ils peuvent être récalcitrant de 1ier abord, cette recommandation éditée par la société savante peut vous aider puisqu’elle n’interdit pas ce choix alimentaire. Par contre, elle met clairement en garde contre un régime végétarien mal suivit qui pourrait avoir de graves conséquences sur bébé. Par ailleurs, il faut avoir en tête que bébé devra prendre des compléments car certains nutriments qui lui sont indispensables sont introuvables dans le monde végétal.

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